Le triangle d’exposition

par J Jan 2023Photo1 commentaire

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Le triangle d’exposition est l’élément fondamental à comprendre et maîtriser pour gérer l’exposition de sa photo.

 

 

Le triangle d'exposition

Il est composé de 3 paramètres qui, en fonction de leur réglage, gèrent la quantité de lumière qui vient frapper le capteur.

Une variation d’un cran (appelé aussi EV, IL, LV, EI, diaph, stop, f-stop) double ou diminue de moitié la quantité de lumière reçue par le capteur.

C’est très simple alors : laissons faire l’appareil en mode automatique et la photo sur bien exposée non ?

Et bien non ce n’est pas si simple car chacun des paramètres a un autre effet sur votre photo :

 

  • La vitesse d’obturation : c’est la durée durant laquelle l’obturateur de l’appareil photo va rester ouvert pour que la lumière puisse être captée. Elle doit être adaptée à la scène que vous voulez capturer.
    Si vous êtes devant un sujet fixe, la limite sera celle du risque de flou de bougé : on admet en général que la vitesse ne doit pas être inférieure à la focale de l’objectif (en équivalent 24×36) : si vous êtes au 50mm, essayez de ne pas descendre en dessous d’ 1/50° de seconde (la stabilisation de l’objectif et une bonne tenue de l’appareil permettent de descendre un peu plus, mais le résultat peut être aléatoire, il faut faire des essais).
    Si vous photographiez un sujet en mouvement et que vous voulez qu’il soit net, il faudra adapter la vitesse à ce mouvement : par exemple figer un petit oiseau en vol 
    nécessitera de monter au moins à 1/1500° de seconde, un passant qui marche dans la rue 1/200° de seconde.


    Ci-dessous ce martin pêcheur au battement d’ailes très rapide est saisi à 1/3200s (f/5,6, 5600 iso, focale 750mm)

Martin pêcheur en vol stationnaire, sortie photo Parc Ornithologique du Teich

Ci dessous la jetée de grand Piquey est prise à 8s ( f/22, 100 iso, photo prise sur trépied), la pose longue lisse le mouvement de l’eau

Grand-Piquey, heure bleue
  • L’ouverture : l’objectif de l’appareil intègre un diaphragme composé de lamelles qui vont plus ou moins s’ouvrir en fonction des valeurs. Cette valeur est exprimée en f/chiffre (f/2,8, f/4, f/8,…f/22). Attention l’expression de cette valeur qui découle d’un calcul complexe est contre-intuitive. Plus le chiffre est petit, plus l’ouverture est grande (donc plus de lumière) et plus le chiffre est grand plus l’ouverture est petite (donc mois de lumière).
    L’ouverture impacte la profondeur de champ (ou zone de netteté) : plus le chiffre est petit (grande ouverture) et plus la profondeur est faible, plus le chiffre est grand (petite ouverture) et plus la profondeur est grande. La profondeur de champ dépend également de la focale de l’objectif : plus la focale est longue et plus la profondeur de champ sera faible


    Ci-dessous la jetée est nette du début à la fin, photo prise à f/13, distance focale 24mm (13s, 400iso, sur trépied)

Ci-dessous ce chevalier gignette est net, le premier plan et l’arrière plan sont flous, photo prise à f/5,6 au 750mm (1/1000s, 1100 iso)

Chevalier Guignette en vol
    • La sensibilité : la sensibilité ISO définit la sensibilité su capteur numérique de l’appareil photo à la lumière.

      Augmenter la sensibilité fait apparaître du bruit numériques sur la photo et dégrade son piqué. Plus la sensibilité est faible meilleure est la photo mais la limite supérieure acceptable dépend de la qualité de l’appareil photo. Le bruit peut être amélioré au post-traitement mais dans certaines limites seulement.

      Ci-dessous la grèbe castagneux, photo brute prise à 14400 ISO, (1/1000s, f/5,6)

    Si vous voulez maîtriser le résultat de votre photo, vous devez utiliser les modes semi-automatiques 

    • Le mode priorité vitesse (noté S comme speed sur la plupart des appareils sur la molette de réglage) : vous définissez la vitesse en fonction de la scène et l’appareil choisit une ouverture et une sensibilité adaptées pour une exposition correcte.
      Ce mode est a utiliser pour les sujets en mouvement ou pour les photos en basse luminosité.
    • Le mode priorité ouverture (noté A comme aperture sur la plupart des appareils sur la molette de réglage) : vous définissez l’ouverture souhaitée et l’appareil choisit une vitesse et une sensibilité adaptées pour une exposition correcte.
      Ce mode est à utiliser en photo de paysage pour une netteté sur l’ensemble de la scène ou à l’inverse si vous souhaitez isoler un sujet et flouter l’arrière plan (bokeh)

    Et le mode manuel ?
    N’écoutez pas les « experts » qui ne jurent que par ce mode, il demande un long temps de réglages et des essais préliminaires. Il est à réserver à des cas spécifiques comme des pauses longues avec filtres, des photos de nuit.

    Je préfère utiliser la correction d’exposition qui permet d’ajuste la proposition faite par les mode semi-automatique.

    Cette photo en basse lumière aurait été surexposée par l’appareil, une correction de -2/3 EV à été appliquée pour restituer l’ambiance de la scène (8s, f/8, 200iso sur trépied)

     

    Tout ça vous parait bien compliqué ?
    Pas de panique, il faut mettre en pratique et rapidement les réglages deviendront des automatismes.
    Venez faire une sortie avec moi et nous reverrons ces principes en les appliquant sur le terrain.
    A très bientôt

    1 Commentaire

    1. Dupuch

      Article très intéressant ! Rien de mieux que d’avoir des explications en réel sur le terrain, à pouvoir expérimenter et mettre en pratique. Bertrand sera LA personne pour cela.

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